Halloween (Theme) - John Carpenter

Publié le par almost-friendless-too

Deux, trois notes qui inspirent le malaise puis l’effroi. Montées en chapelet, elles réveillent en nous les « terreurs surnaturelles d’autrefois », peurs ô combien limpides, si innocentes qu’elles confinent au mystique, si j’ose dire au sacré… Mais on pourrait disserter des heures durant sur les vertus cathartiques (ou non) et les voluptés (coupables) de l’angoisse puérile, ranimée malgré le poids des ans à l’écoute de quelques notes puissamment évocatrices. Ici, la madeleine de Proust est ensanglantée – elle trempe dans une pleine tasse de pulsions réprimées, pourtant claires comme de l’eau de roche du moment qu’on les regarde dans le blanc des yeux. Le rythme d’un battement de cœur, et c’est un squale géant qui remonte souplement le flux des années ; une éruption de cordes terrifiantes, et voici frapper la lame purificatrice de Norman Bates (si ce n’est lui, c’est donc sa mère) ; et ne parlons pas du souffle rauque de Reagan possédée…

Présentement, Michael Myers ou l’art de régler ses histoires de famille au rythme d’un piano électrique syncopé, hypnotique.

Plaisirs malsains, diront certains ; ils n’en sont que meilleurs, non ? Mais le débat n’atteint pas la nostalgie (allez, j’avoue tout : en classe de cinquième, j’ai eu des soucis avec l’administration, non pour trafic de revues porno mais pour troc de vieux films d’épouvante). D’ailleurs, puisque c’est de cela qu’il s’agit (la nostalgie de sursauter seul, tard le soir, devant un téléviseur familial opérant comme un miroir), souvenons-nous des notes obsédantes du premier Halloween (1978). Par John Carpenter : 

 

 

 

 

Blindboy


Publié dans BOF

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